Être comme Martine pour vivre sans regrets
À la découverte de l'amygdale, du thalamus et du lobe frontal 🧠
🤔 Tu vois le moment où tu regrettes ce que tu as fait ?
Souvent, ça arrive très vite après l’avoir fait et ça se caractérise par un mélange de honte, de gêne et de colère envers soi-même. Ça vient te prendre au niveau du ventre et ça se balade dans ta tête sans en sortir.
Ce moment où tu surréagis, c’est quand ton amygdale se la joue Casa de Papel avec ton lobe frontal et qu’elle lui pique sa place.
Le lobe frontal, c’est le Zizou du cerveau, la partie qui nous permet de penser, de prendre des décisions, d’être créatif ou encore de raisonner par analogie. Il récupère les infos que lui envoie le thalamus (un centre nerveux qui reçoit les infos sensitives et sensorielles des autres centres nerveux pour nous permettre d’assimiler ces infos) et ensuite, il les envoie vers l’amygdale.
Elle, son rôle, c’est d’être le siège de nos émotions. Elle comprend aussi une partie de notre mémoire long terme, notamment pour ce qui touche aux traumatismes. C’est plutôt pas mal comme compétence puisque ça nous permet d’éviter certains dangers connus et déjà expérimentés !
Néanmoins, c’est moins cool quand elle décide de court-circuiter le lobe frontal, de prendre directement l’info à la source et d’envoyer des signaux de panique avant même qu’on ait eu le temps de penser et d’analyser une situation !
🧑🔬 (Oui, théoriquement, on est construit pour penser avant de ressentir).
Imagine :
1975, tu as 12 ans et tu files voir les dents de la mer dès sa sortie au cinéma. Là c’est le choc, cette espèce de gros requin bien flippant et friand d’êtres humains, quel trauma ! Ton amygdale enregistre l’information : bain de mer sans voir le fond = “UN GROS REQUIN VA ME DÉVORER”. Pas pratique quand on habite proche de la mer ou qu’on aime bien y aller en vacances. Impossible de sauter dans l’eau en bateau ou d’aller nager trop loin.
La probabilité qu’un requin vienne d’attaquer sur la Côte d’Azur est assez faible : tu en es conscient mais impossible de faire autrement ! Ton cerveau est en alerte rouge et tu te rabats sur les châteaux de sable.
La bonne nouvelle ?
C’est que quand on comprend ça, on peut commencer à se protéger des prises d’initiative de l’amygdale. On ne veut pas l’arrêter : elle est sacrément pratique ! On veut juste ne pas lui laisser le pouvoir d’envoyer des 49.3 à chaque fois qu’elle panique.
Deux étapes pour limiter ces moments où on regrette d’avoir agi sous le coup de l’émotion.
Étape 1 : rien ne sert de courir, il faut partir à point. 🐢
Quand ton corps t’envoie des signaux de panique et d’alerte, essaye de ralentir.
🙅♂️ Disclaimer : Non, ne ralentis pas si tu traverses au rouge et qu’un camion arrive !
Ralenti quand tu reconnais une situation face à laquelle tu as déjà regretté ta réaction. Prends conscience de la peur ou de la colère que tu ressens. Il ne s’agit pas de la faire disparaître mais de la nommer, d’en être conscient, de la reconnaître.
Un petit exercice tout bête que tu peux faire, c’est de prendre 3/4 grandes respirations en inspirant par le nez et en expirant par la bouche.
👦 Mais je vais passer pour un con si je fais ça devant les gens !
Peut-être. Mais tu préfères passer pour un con en respirant 3 fois un peu fort ou insulter quelqu’un qui a dit chocolatine ?
Étape 2 : Être comme Martine 🕵️
Martine à la mer, Martine à la plage, Martine à la ferme, Martine fait du poney, Martine fait la cuisine… Si on en croit les livres, elle est super curieuse Martine !
Être curieux donc. Pourquoi ?
Pour rétablir une connexion entre notre lobe frontal et notre amygdale.
Pour mettre des mots, des hypothèses et des questions sur la situation qui nous perturbe. Pour réintégrer notre faculté à penser dans notre gestion du moment plutôt que de se laisser submerger par nos émotions. En mettant des mots sur ce qui se passe, on se permet d’être plus tendres avec nous-mêmes, d’éprouver plus de compassion.
Au-delà de notre relation avec nous-mêmes, mettre des mots permet aussi d’identifier des moyens de s’améliorer !
Peut-être que j’ai eu des attentes démesurées en interprétant mal certaines paroles ou que je n’ai pas été clair dans mes attentes : ce sont des choses que je peux changer les prochaines fois.
Peut-être que ce sont des problèmes plus profonds et dans ce cas je peux essayer de découper l’objectif en petites étapes.
Je peux aussi décider d’aller me faire aider par un•e professionnel•le pour m’appuyer sur des méthodes et des outils qui ont fonctionné pour d’autres humains qui ont connu des blessures similaires.
On se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode et d’ici-là, n’oubliez pas d’essayer d’être heureux et prenez soin de vous 🌻
⛰️ Sources et inspirations :
✍️ How to stop your amygdala from hijacking your emotions
✍️ Le lobe frontal, chef d’orchestre du cerveau
📚 Du bonheur : un voyage philosophique Frédéric Lenoir
📚 Le lièvre et la tortue Jean de la Fontaine