Comment combler ce gap qui nous empêche d'être heureux ?
Prendre le problème dans le bon sens et deux méthodes pour se faciliter la tâche
Il y a toujours un gap entre notre situation actuelle et la situation dans laquelle on se considérerait comme heureux.
C’est un truc d’humains.
Pour franchir ce gap, on a tendance à se dire qu’il nous manque quelque chose : je vais acheter cette paire de chaussure, je vais m’offrir des vacances de fou, j’ai besoin d’un plus grand appartement, si seulement j’étais connu comme X ma vie serait si facile !
C’est le schéma qu’on suit depuis tout petit. Moi j’ai voulu un sac spiderman, une gourmette avec mon nom, les meilleures cartes pokemon, des adidas avec des ailes et des vans léopard : aucun regret de ne pas les avoir eus. (Sauf peut-être le sac spiderman j’avoue).
À l’inverse, je ne doute pas qu’on ait tous réussi à obtenir des choses qu’on désirait et qui nous ont rendues heureux. Pour un temps en tout cas. Voire un temps très limité… Et plus on acquiert de choses, plus on se lasse vite !
Combien de temps il t’a fallu pour te lasser du jouet que tu as eu à Noël ?
Combien de temps avant d’acheter une nouvelle paire de chaussure ?
Combien de temps avant de reposter sur Instagram pour avoir encore plus de likes ?
On joue presque tous à cette course sans fin qui, en plus, nourrit notre surconsommation et participe à la destruction de la planète.
🤔 Est-ce vraiment le jeu auquel on a envie de jouer ?
Pas moi.
🙆♂️ Ok, merci mec. Maintenant que tu veux plus jouer, comment on fait ?
Maintenant, il faut juste que je trouve un moyen pour remplacer ce réflexe par autre chose.
Cette autre chose, les stoïciens ont une théorie là-dessus : le moyen le plus durable d’être heureux est d’apprendre à apprécier ce qu’on a déjà.
Facile de partager ce message. Plus compliqué de se l’appliquer au quotidien.
Heureusement, ils nous ont aussi laissé des trucs très praticopratiques pour appliquer cette vision de la vie et il y en a deux que j’utilise régulièrement.
Une dernière fois 🎁
On apprécie les choses car on sait que nous sommes mortels, qu’un jour nous quitterons ce monde et nous ne pourrons plus faire tout ça.
Imagine l’inverse : prendrais-tu le même plaisir à cuisiner ? À aimer quelqu’un ? À te balader en forêt ? À jouer avec tes amis ? On ne sait pas quand ça va s’arrêter mais le fait de savoir qu’il y a une date de fin nous permet de profiter de la vie.
La prochaine fois, essaye ce truc : Imagine que c’est la dernière fois que tu le fais.
La dernière fois que tu embrasses ton/ta partenaire, la dernière fois que tu vas courir, la dernière fois que tu vas au marché. Juste quelques secondes pour se mettre en situation et de savourer ce moment.
Une autre manière de savourer la vie en parlant de dernière fois, c’est de mettre à jour une dernière fois.
Un truc que tu n’as pas fait depuis longtemps alors que tu appréciais… Vas-y, retournes-y, fais-le !
Quand j’étais petit, j’aimais bien les livres “série”, qui s’étalent sur plusieurs tomes. Je pense à la série “Fooot” de Patrick Bruno. Il y a plus de 20 livres et je les ai dévorés plusieurs fois. Le genre d’histoire où je m’identifiais vachement aux personnages et où quand il arrivait des mésaventures aux joueurs, je pouvais arriver triste ou en colère à table. Quel plaisir de plonger dans une histoire au point de se perdre à l’intérieur et d’avoir l’impression de faire des rencontres !
Puis l’adolescence est arrivée, suivie des études et j’ai délaissé la lecture. Totalement.
L’année dernière, j’ai replongé dans une nouvelle série de livres. Plus de 5000 pages, des personnages que j’ai l’impression de compter dans mes amis et, j’avoue, encore des moments où je ferme le livre en partageant leurs émotions alors que je suis en pyjama dans mon canapé : quel plaisir !
Pour ceux à qui la lecture ne parle pas, vous pouvez penser au plaisir que procure la première raclette de l’année ou imaginer rejouer à un jeu qui vous a marqué plus jeune : pokemon, les toupies beyblade, la marelle ou le flipper… Chacun son truc !
Retour vers le futur 🎁
Quand je regarde derrière moi, je me dis que c’était bien.
L’insouciance de l’enfance, courir et sauter partout. Mes plus gros problèmes ? Ne pas oublier les “S” dans les dictées et marquer des buts contre les CM2 à la récré du midi.
Puis l’excitation de l’adolescence, le monde s’agrandit autour de toi : la musique, les amours, les premières sorties et premières libertés, quelle vie !
Que dire alors des études ? Un appart à moi, une liberté totale, des rencontres et des aventures incroyables au cours de 5 années où le travail occupe une toute petite place. 6 mois au Brésil, des vacances en pagaille : au moins 2 mois tous les étés, c’était bon !
Pourtant il y en a eu des périodes où j’étais triste ou en colère. De la pression des dictées aux ruptures en passant par les disputes avec les parents et les questions existentielles sans réponses. Il y en a eu une tonne mais aujourd’hui, je regarde ça avec un œil attendri.
C’était le bon vieux temps.
Mais attends !?
Si on dit le bon vieux temps pour tout ça : ça signifie que je suis en train de vivre le futur bon vieux temps ? Là maintenant, c’est le bon vieux temps du moi de 40 ans ?
Tous les moments de galère, de doute, de tristesse aujourd’hui, ce sont des moments que je serai capable d’apprécier plus tard ?
🙋♂️ Pourquoi pas essayer de les apprécier maintenant alors ?
J’essaye de le faire. Quand je vis un moment pas cool, j’essaye de prendre 2 minutes pour me projeter : moi, dans 20 ans, qui regarde le moi d’aujourd’hui ou qui raconte cette histoire à des copains.
Ça m’apporte de la légèreté, un petit sourire aux lèvres et ça donne de la confiance : j’ai hâte de voir la suite !